Comment se porte le marché de l'alimentation animale ?

Comment se porte le marché de l'alimentation animale ?
Actualité

Point sur la situation économique et la disponibilité des matières premières.

 

Toujours plus de durabilité

La SCAM n'a pas attendu la crise énergétique actuelle avant de se lancer dans plusieurs démarches durables : installation de panneaux photovoltaïques dans plusieurs dépôts, organisation du « club ACS », développement d'une plate-forme de plantation de haies, …

Son  usine d'aliments Alia² , basée à Floreffe,  est peu énergivore  (comparativement à d'autres installations similaires) car il s'agit d'un outil moderne et récent. Cependant, l'optimisation continue du procédé prend systématiquement en compte l'aspect « consommation d'énergie ».

Les gros volumes d'aliments qui sont produits chez Alia² (210 000 t) permettent également de réduire les frais fixes et d'obtenir des coûts de fabrication très compétitifs.

L'usine valorise également une multitude de co-produits et atteint déjà l'objectif de la BFA (Belgian Feed Association) d'utiliser au minimum 50% de co-produits dans la fabrication des aliments en Belgique d'ici 2030.


Activité aliments  

Le domaine de la nutrition animale n'a pas échappé à une flambée inédite de prix des matières premières durant l'exercice 21/22. Après une moisson 2021 décevante et la reprise économique « post-covid » fin 2021, la guerre en Ukraine a fortement amplifié le phénomène. C'est ainsi que la plupart des matières ont vu leurs prix progresser de plus de 50 %, voire doubler de prix pour certaines d'entre elles. Le marché est devenu très nerveux et imprévisible, ce qui a rendu les prises de position d'achats souvent délicates. Grâce aux  anciens achats à terme , l'évolution du prix des aliments composés peut être temporaire et n'a pas suivi la même amplitude que le prix du jour des matières premières. Cette « fonction d'amortisseur » a été efficace aux clients éleveurs de la SCAM.

A côté de l'évolution des prix, l'approvisionnement en matières premières est un élément qui est devenu compliqué. En effet, il arrive de plus en plus souvent que certaines matières ne soient plus disponibles sur le marché, ou en trop limitée. Cela concerne en particulier les co-produits (radicelles de malt, tourteau de germes de maïs, vinasses, …), voire, par moment, les complexes protéiques (tourteau de lin, tourteau de soja, DDGS, …). L'exemple le plus frappant est la pulpe sèche de betteraves qui n'est plus offerte depuis plusieurs mois par les déshydrateurs pour la campagne 2022. En effet, une proportion importante de pulpes humides partie alimentée… des unités de biogaz !

L'aspect logistique complexifie encore la donne avec la pénurie de transporteurs. Il est donc devenu indispensable d'être proactif dans la stratégie d'achats pour s'assurer d'une disponibilité suffisante de matières premières à temps et à heure.
 

Et demain ?

Le marché reste très volatil. A côté des produits fondamentaux (offre et demande, influence météorologique), les agricoles sont soumises à de nombreuses incertitudes : parité €/$, évolution du conflit en Ukraine (production céréalière et tournesol, maintien du « corridor » en Mer Noire ?), crise COVID en Chine, …

Au niveau des fabricants d'aliments, il sera donc  important de constituer des stocks  stratégiques suffisants de matières premières à temps et aux meilleures conditions. Les productions industrielles agro-alimentaires sont en recul et nous devons faire face à des ralentissements de production, voire à des arrêts, qui peuvent engendrer des pénuries de matières premières telles que les co-produits.

Cet équilibre reste fragile, heureusement les éléments baissiers sont tout aussi nombreux que les éléments haussiers.

 

Jean Marc Bourguignon, ​​​​​​​responsable produit Aliments.
'Wallonie Élevage' janvier 2023.


publié le 16 janvier 2023